Eugène de Barrau, « Les chemins d’une vie. Carnets intimes d’un notable aveyronnais (1832-1862), Archives historiques du Rouergue, XXVII, 2007, XCI-261 p.
Les Barrau, de Carcenac-Salmiech, ancrés aux marges hautes du Ségala, vers le Lagast, puis le Lévezou, forment l’un des lignages parmi les plus représentatifs des élites terriennes du Rouergue historique.
Après l’affaire Fualdès (1817), dans un Aveyron foncièrement rural, les valeurs essentielles, qu’elles soient matérielles, sociales ou spirituelles, demeurent celles des domaines et des familles.
Cet esprit traditionaliste du « vieux Rouergue » qui a été la marque du comportement de certains nostalgiques de l’Ancien Régime, eût pu scléroser les aspirations et les attitudes d’Eugène de Barrau dans une existence confinée de hobereau court de vue sur la marche du siècle. Or, ses Carnets personnels révèlent combien ses préoccupations ont été diverses et complexes.
Témoignages attachants d’une destinée familiale et de celle d’un couple, voyages étonnants en France et en Europe, passion politique, convictions et engagement légitimistes font des Chemins d’une vie un document remarquable sur l’Aveyron et la noblesse provinciale au coeur du XIXe siècle.