Conférence donnée par M. Marc Olivier BARUCH,
directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales,
vice-président du Comité pour l’histoire préfectorale (ministère de l’Intérieur).Le Vendredi 17 mars 2017, à 20 h 30
Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez
Entre le milieu des années 1930 et celui des années 1950, pas moins de quatorze personnes – tous des hommes, le temps est encore lointain où une femme sera nommée préfet – exercèrent, plus ou moins longtemps (entre une semaine et trois ans et demi), les fonctions de préfet de l’Aveyron. Parmi eux, deux connurent une fin tragique : Jean Moulin bien sûr, mort des suites des tortures infligées par Barbie et ses séides, mais aussi Charles Marion, qui administra le département durant l’essentiel du régime de Vichy et fut assassiné en novembre 1944 par des résistants de Haute-Savoie, département dont il était le préfet jusqu’en août précédent.
En plus de nous éclairer sur cette époque si particulière, les documents conservés aux archives départementales de l’Aveyron en disent beaucoup sur les permanences et les contingences du métier de préfet – dont on tentera de dresser le panorama, sociologique et historique, en moyenne durée. On procédera pour cela à une double mise en perspective : celle d’abord qui analyse trois moments bien distincts – l’avant-guerre d’abord, époque de montée des périls, le moment Vichy ensuite, enfin les tensions de l’après-guerre, avec la rupture en 1947 du consensus résistant – mais celle aussi qui distingue l’Aveyron d’autres départements comparables, compte tenu des spécificités de sa vie politique, économique et sociale d’alors.
Entrée libre et gratuite