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Le conseil municipal des jeunes de Rodez

Le conseil municipal des jeunes de Rodez est venu dans la salle de lecture de la Société des lettres de l’Aveyron dans le cadre de leur projet autour du 80ème anniversaire de la libération de Rodez.

Outre les documents préparés et expliqués par notre bibliothécaire-archiviste, les jeunes ont eu la possibilité d’écouter et d’interroger M. Ginestet, membre de l’association, et témoin de cette époque.

Sa mémoire, ses souvenirs et ses anecdotes n’ont pas manqué d’intéresser toutes les personnes présentes.

Une restitution est prévue dans une vidéo, avec d’autres travaux réalisés par les jeunes, mais également une exposition.

Merci à ces jeunes et à leurs encadrants d’avoir pris le temps de venir découvrir les richesses de la Société des lettres.

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Les sommaires sont disponibles dans la rubrique Publications/Etudes aveyronnaises de ce site. Vous pouvez également retrouver les articles par nom d’auteur dans table des matières des périodiques.

 

Un don pour enrichir les fonds iconographiques de notre Société

C’est une gravure du plus haut intérêt qui vient de rejoindre la très riche collection d’estampes anciennes que conserve la bibliothèque de la Société des lettres. Repérée sur un site de ventes en ligne, elle a été acquise et généreusement offerte à notre association par l’une de nos collègues, Mme Sylvie Mouysset, professeur d’histoire moderne à l’Université de Toulouse Jean-Jaurès, par ailleurs vice-présidente de notre association.

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Cette gravure sur cuivre représente l’humaniste Guillaume Philandrier (1505-1565), secrétaire du cardinal Georges d’Armagnac, et commentateur des écrits de Vitruve, architecte romain de l’Antiquité. On doit notamment à Philandrier la conception, vers 1552-1562, des parties hautes de la façade occidentale de la cathédrale de Rodez, ainsi que le couronnement de la tour sud-ouest. Ce frontispice constitue assurément le « triomphe de la catholicité moderne », selon l’historien de l’art Henri Zerner.

Ce portrait de Philandrier est dû au célèbre graveur flamand Philippe Galle (1537- 1612). Dans son atelier anversois, ce buriniste exécuta de multiples œuvres qui assurèrent sa renommée auprès d’une riche clientèle. Il grava notamment certains tableaux de Pieter Brueghel l’Ancien.

La gravure récemment offerte est extraite d’un ouvrage que Galle publia en 1572 dans cette grande et prospère cité flamande. Ce recueil de portraits, fort rare lui aussi, s’intitule Virorum doctorum de disciplinis benemerentium effigies XLIIII. Dans ce volume qui rassemble les effigies des célébrités du temps, l’on trouve, aux côtés du presque rouergat Philandrier – il était né à Châtillon-sur-Seine – des noms aussi célèbres que ceux d’André Vésale, Christophe Plantin, Erasme, Guillaume Budé ou Thomas More. Quant au quatrain qui légende le portrait de Philandrier, on le doit au philologue espagnol Arias Montanus.

La gravure récemment offerte est extraite d’un ouvrage que Galle publia en 1572 dans cette grande et prospère cité flamande. Ce recueil de portraits, fort rare lui aussi, s’intitule « Virorum doctorum de disciplinis benemerentium effigies XLIIII ». Dans ce volume qui rassemble les effigies des célébrités du temps, l’on trouve, aux côtés du presque rouergat Philandrier – il était né à Châtillon-sur-Seine – des noms aussi célèbres que ceux d’André Vésale, Christophe Plantin, Erasme, Guillaume Budé ou Thomas More. Quant au quatrain qui légende le portrait de Philandrier, on le doit au philologue espagnol Arias Montanus.

Au nom de l’ensemble des membres de la Société des lettres de l’Aveyron, nous ne pouvons que remercier très chaleureusement Mme Sylvie Mouysset pour cette délicate attention. À dire vrai, le geste de notre collègue s’inscrit dans une longue et lointaine tradition. En effet, c’est grâce à la générosité de ses membres que notre institution, depuis sa fondation en 1836, s’est dotée de collections exceptionnelles qui contribuent à son rayonnement intellectuel. Elles peuvent être admirées au musée Fenaille ou consultées au siège social, au sein de la bibliothèque ouverte aux membres et aux chercheurs.

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L’ancienneté et l’histoire particulièrement brillante de la Société des lettres de l’Aveyron, fondée en 1836, tout comme la générosité d’innombrables membres et donateurs, célèbres ou anonymes, expliquent la richesse insoupçonnée de la bibliothèque de cette institution.

Cette bibliothèque rassemble, en effet, des collections uniques et variées que viennent consulter librement membres, étudiants ou chercheurs.

En un même lieu sont ainsi conservés des fonds d’archives, des manuscrits, des autographes, des imprimés anciens et modernes (livres, brochures, placards ou affiches), des dessins, des estampes et des photographies.

Nombre de ces fonds ont fait l’objet d’inventaires détaillés et un catalogue général informatisé est en cours d’élaboration.

Inventaire sommaire des fonds d’archives

Outre de nombreuses acquisitions de manuscrits et d’autographes, effectuées au cours de ses presque deux siècles d’existence, les archives de la bibliothèque de la Société des lettres de l’Aveyron se sont enrichies régulièrement par de très nombreux dons de ses membres, des plus humbles aux plus éminents.

Les fonds d’archives conservés, qui bénéficient, pour la plupart d’entre eux, d’inventaires détaillés, représentent pour l’histoire du Rouergue, de ses localités et de ses familles (100 J), une documentation de toute première importance, consultée par les membres de l’association, les étudiants, les généalogistes et, plus généralement, le monde des chercheurs.

Ceux de la seigneurie de Sévérac-le-Château (fonds Molinié-Monestier, E 1) ou de Combret (fonds de Valady, 27 J), de la famille Solier, de Camarès (fonds Solier-Cartailhac, 30 J) voisinent ainsi avec les fonds privés constitués par nombre d’érudits aveyronnais.

On retiendra notamment la richesse de certains fonds : ceux des historiens Amans-Alexis Monteil (2 J) et Henri Affre (25 J) ; ceux d’Hippolyte de Barrau (11 J et F II bis), d’Adolphe Boisse (3 J), d’Henri Bousquet (14 J et 19 F), de Bernard Combes de Patris (7 J) et de Pierre Carrère, tous anciens présidents de la Société des lettres ; ceux des chanoines Frédéric Hermet, historien et archéologue (24 J) et Hippolyte Coste, botaniste (4 J) ; ceux du publiciste Jules Duval (6 J), de l’écrivain et poète François Fabié (5 J), du sculpteur Denys Puech (40 J) ; ou encore ceux des archéologues Louis Balsan, Lucien Dausse (21 J) ou Jean Dhombres.

Ces fonds sont consultables uniquement sur place aux jours et heures d’ouverture de la bibliothèque.

L’histoire de la bibliothèque

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Depuis sa fondation en 1836, la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, grâce à la générosité de ses membres et à une judicieuse politique d’acquisitions, a constitué un fonds documentaire de toute première importance, non seulement sur l’histoire ou le patrimoine artistique et culturel du Rouergue, mais aussi sur des sujets ou des thèmes dépassant très largement le cadre départemental.

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En 1913, grâce aux libéralités du chanoine Joseph-Augustin Rouvier (1833-1911) qui lui légua, outre sa bibliothèque, son immeuble personnel, elle installa définitivement, au cœur du Rodez historique, ses collections de documents d’archives, d’ouvrages manuscrits et imprimés, de dessins, d’estampes et de photographies, mais aussi de médailles et de monnaies anciennes.

De nos jours, ces richesses patrimoniales sont mises à la disposition non seulement des membres de l’association mais également des chercheurs ou des étudiants qui viennent consulter, pour leurs études ou leurs travaux, ces fonds extrêmement variés dont le classement, l’inventaire et l’informatisation se poursuivent depuis plusieurs années. Plusieurs campagnes de numérisation ont été engagées, en partenariat avec diverses institutions nationales (Bibliothèque nationale de France, Institut de recherche et d’histoire des textes) ou organismes scientifiques, dans le cadre de projets bien définis. Nombre de ces documents, parmi les plus précieux, peuvent être prêtés à des musées ou à des bibliothèques, françaises ou étrangères, à l’occasion d’expositions temporaires par exemple. Certains d’entre eux ont fait l’objet d’éditions critiques qui s’inscrivent, notamment, dans la collection des Archives historiques du Rouergue.

Les documents d’archives et les manuscrits anciens représentent l’une des principales richesses de la bibliothèque et constituent une partie de la mémoire écrite du Rouergue.

La pièce la plus insigne, en même temps que la plus ancienne, est le diplôme original de Pépin Ier d’Aquitaine, daté du 23 août 838, par lequel il fonde à Figeac une filiale de l’abbaye de Conques. De ce dernier établissement bénédictin, la bibliothèque conserve également le manuscrit original du Cartulaire, transcrit au XIIe siècle, tout comme celui d’autres établissements religieux du diocèse.

Mais ces pièces exceptionnelles ne sauraient faire oublier les centaines de manuscrits précieux, aux origines diverses, ainsi que d’importants fonds d’archives privées – ceux notamment de plusieurs familles rouergates de la noblesse (Barrau, Billy, Cabrières, Patris, Valady…) -, ou d’un intérêt historique considérable, tel le chartrier de la seigneurie de Sévérac qui passa, au début du XVIe siècle, entre les mains des Arpajon.

Nous retiendrons, à titre d’exemples, le Livre d’heures à l’usage de Troyes, pour un membre de la famille Molé, dont les peintures, exécutées autour de 1485, sont l’œuvre de l’enlumineur Jean Colombe ;

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le plan aquarellé, sur parchemin, de la ville de Rodez en 1514, où l’on distingue la cathédrale en cours de construction :

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les chroniques anonymes du « Calviniste de Millau » qui évoquent les malheurs de la province, lors des guerres de Religion (seconde moitié du XVIe siècle) ;

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l’histoire du Comté et comtes de Rodez, relatée, dans les premières années du XVIIe siècle, par l’érudit et historien Antoine Bonal (1548-1627).

Pour autant, on ne saurait passer sous silence les mémoires autobiographiques de Pierre Prion (1687-1759), écrivain et secrétaire du marquis d’Aubais, en Languedoc, ou ce recueil de pièces religieuses (motets, oratorios et messe), composées entre 1738 et 1744 par Bernard-Aymable Dupuy (1707-1789), maître de chapelle de l’église Saint-Sernin, de Toulouse.

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Jacques Frayssenge coprésident présente le manuscrit Prion ; Pierre Lançon bibliothécaire tient dans ses mains le manuscrit imprimé en 2017 par la Société des lettres

 

Numériser 1

 

Voir plus d’information sur cet ouvrage  :

 https://www.societedeslettresaveyron.fr/?cat=15

 

Outre d’importantes correspondances ou textes manuscrits émanant de célébrités rouergates, tels  :

  • l’historien-philosophe Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796),
  • le premier médecin de Louis XV, Pierre Chirac (1657-1732),
  • le philosophe Laromiguière (1756-1837),
  • le maréchal de Belle-Isle (1684-1761) et le général Tarayre (1770-1855),
  • les écrivains et poètes Claude Peyrot (1709-1795), François Fabié (1846-1928) ou Justin Bessou (1845-1918),
  • les artistes Eugène Viala (1859-1913) et Denys Puech (1854-1942),
  • le botaniste Hippolyte Coste (1858-1924), sans compter les très nombreux historiens rouergats, au premier rang desquels  :
  • Amans-Alexis Monteil (1769-1850), auteur de l’Histoire des Français des divers États, la bibliothèque conserve une collection de lettres autographes qui permet de réunir des noms aussi prestigieux que ceux du cardinal de Richelieu, de Necker, de Chateaubriand (devenu membre d’honneur de la Société des lettres, lors de son passage à Rodez en 1838), mais également, dans un éclectisme surprenant, ceux de Louise Michel, de Lacordaire, de Sainte-Beuve, de Prosper Mérimée (lui aussi membre de la Société), de Lamartine, de Frédéric Mistral ou de Georges Clémenceau.

L’abbé Paulin François Cérès (1814-1887), archéologue aveyronnais, put également acquérir et offrir à la Société des lettres une importante partie des notes archéologiques manuscrites, rassemblées par Alexandre Du Mège, l’un des tout premiers historiens et archéologues du Midi de la France à qui l’on doit notamment le sauvetage de bon nombre de sculptures et d’objets anciens qui constituent le premier fonds des collections du musée des Augustins, à Toulouse.

Les imprimés (qu’ils soient régionaux ou d’intérêt plus général) se répartissent en différents fonds, en fonction de leurs donateurs ou des thèmes qu’ils abordent.

Le secteur des périodiques qui comprend, à lui seul, près de 600 titres, morts ou vivants, est essentiellement constitué par les collections de la presse régionale ancienne dont le premier journal d’information, le Journal de l’Aveiron, vit le jour en 1796, et les publications administratives, religieuses ou littéraires de la province (250 titres environ). Ce secteur regroupe également les revues des principales sociétés savantes du Midi de la France, reçues à titre d’échanges, ou les collections − certaines complètes − de périodiques scientifiques, archéologiques et historiques. Bien que lacunaires, les collections de la Gazette de France, de la Gazette d’Amsterdam, du Courrier d’Avignon, du Journal de Genève, des Annales patriotiques et littéraires permettent de prendre connaissance des dépêches d’informations du XVIIIe siècle.

Le secteur des monographies regroupe 55 000 volumes environ (non compris les milliers de brochures et de tirés-à-part) dont 20 000 références pour le seul fonds aveyronnais. Ce dernier comprend, outre une importante collection d’affiches et de factums judiciaires des XVIIe et XVIIIe siècles, plusieurs centaines d’ouvrages antérieurs à la Révolution, imprimés sous les presses des typographes ruthénois ou villefranchois (600 notices répertoriées à ce jour). Certaines, parmi ces publications, sont d’une extrême rareté, à l’image de l’Allivrement general du pays de Roüergue (Rodez, Paul Desclaux et Amans Grandsaigne, 1625) ou du Chasse-peste du Roüergue (Rodez, Amans Grandsaigne, 1628), recueil de recettes empiriques, rassemblées par Antoine Fueldez, médecin ruthénois, pour prévenir une épidémie de peste. D’autres titres, comme Lou Catechisme roüergas fach en versez (Rodez, Guillaume Grandsaigne, 1656), confirment la persistance de la langue d’oc en Rouergue au milieu du XVIIe siècle. Il conviendrait également de citer un grand nombre de traités ou essais philosophiques, religieux, scientifiques ou littéraires émanant d’auteurs rouergats, tels ceux de Balsac, Baucher, Durant, Pechméja, Philandrier ou Séguy, par exemple.

 Le fonds général des imprimés s’est progressivement constitué au gré de donations répétées lors de chaque séance académique. Tous membres de la Société des lettres, auteurs aveyronnais et collectionneurs ont ainsi offert à l’association, depuis 1836, de précieux documents. Certains érudits aveyronnais, parmi les plus éminents, lui ont même légué la totalité de leurs bibliothèques personnelles qui reflètent les centres d’intérêt de leurs propriétaires.

L’avocat et publiciste Jules Duval (1813-1870), l’un des fondateurs de la Société, avait montré l’exemple en confiant à celle-ci son fonds documentaire (5 000 ouvrages ou brochures), patiemment constitué durant sa vie, marquée par un séjour en Algérie, après le coup d’Etat de Louis-Napoléon en 1851. Fouriériste convaincu, passionné par les racines du mouvement socialiste naissant et par les analyses philosophiques de ses théoriciens, mais également par l’histoire politique et économique des pays d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), il réunit aussi quelques éditions anciennes rares, toutes accompagnées de planches gravées, ainsi cette Description de l’Afrique (Amsterdam, Wolfgang, 1686), ou cette Histoire de la grande isle Madagascar, par le sieur de Flacourt (Troyes, Nicolas Oudot, 1661).

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L’abbé Joseph-Augustin Rouvier (1833-1911), vicaire de l’église de la Trinité, à Paris, consacra ses temps de loisir à rechercher dans les textes anciens les fondements des grandes religions du monde. Sa bibliothèque (4 000 volumes), qu’il légua à la Société, reflète ses préoccupations philosophiques et religieuses. Parmi de très nombreuses éditions anciennes, citons le Traité de la situation du paradis terrestre, composé par l’évêque d’Avranches, Pierre-Daniel Huet (Paris, J. Anisson, 1691), ou L’Origine des puces (Londres, 1749), petit recueil de pièces versifiées et moralisatrices.

Autre ecclésiastique érudit, le chanoine Hippolyte Coste (1858-1924), botaniste éminent, tint, lui aussi, à confier ses ouvrages personnels (500 volumes) à la Société qui s’enrichit ainsi d’une collection particulièrement remarquable de flores anciennes imprimées, outre plusieurs traités de botanique du XVIIe siècle.

Mais c’est grâce à l’impulsion donnée à la Société des lettres par le président Henri Bousquet (1865-1953) que cette dernière vit ses collections s’accroître considérablement. Président-fondateur de la Compagnie générale de télégraphie sans fil et important homme d’affaires de l’entre-deux-guerres, cet historien et bibliophile averti consacra à sa passion du livre son immense fortune personnelle. Il acquit, auprès d’un réseau de libraires en France et à l’étranger, outre des éditions anciennes particulièrement recherchées, la plupart des ouvrages (50 000 volumes environ) parus entre 1880 et 1935 dans ses domaines de prédilection que furent l’histoire, l’histoire de l’art et l’archéologie, ouvrages qu’il fit par la suite somptueusement relier. Le fonds des mémoires historiques et des journaux autobiographiques (2 500 volumes) est particulièrement remarquable. En réunissant à sa propre bibliothèque celle de son ami Camille Couderc (1860-1933), archiviste paléographe et conservateur à la Bibliothèque nationale, Henri Bousquet put compléter son propre fonds par de très nombreux ouvrages consacrés, en particulier, à l’histoire du livre mais aussi par 20 000 brochures ou tirés-à-part ayant trait aux différents aspects de la discipline historique. Le fonds Bousquet-Couderc, conservé à l’heure actuelle, en raison de son importance, dans trois établissements distincts de Rodez, constitue, de par son unité thématique, une documentation de tout premier plan sur l’érudition française de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.

La dernière grande donation, même si elle ne s’inscrit pas à proprement parler dans le fonds patrimonial, est celle qu’a effectuée Louis Balsan (1903-1988), ancien secrétaire général de la Société des lettres, dont les deux spécialités professionnelles, la spéléologie – il fut le disciple de Louis Armand et d’Edouard Martel – et l’archéologie, le conduisirent à acquérir bon nombre des études publiées dans ces domaines (2 000 volumes).

Le fonds général ancien regroupe près de 3 000 volumes et concerne toutes les disciplines du savoir humain, avec toutefois une forte proportion d’ouvrages de littérature ou de médecine. Si la collection ne peut présenter que deux incunables : le commentaire théologique d’Alexandre de Halès sur le Livre des Sentences de Pierre Lombard (Venise, Jean de Colonia, 1475) et le sixième livre des Décrétales de Boniface VIII (Bâle, Jean Froben, 1494), elle comporte toutefois quelques exemplaires rares : une Histoire naturelle de Pline (Paris, Ouen Petit, 1543), accompagnée d’annotations manuscrites de l’historien Antoine Bonal au XVIIe siècle ; La Vie des hommes illustres grecs et romains, de Plutarque, édition publiée à Bâle en 1553 et ayant appartenu à l’architecte Guillaume Philandrier, secrétaire du cardinal Georges d’Armagnac (1500-1585) et commentateur de Vitruve.

Les fonds iconographiques n’en sont pas moins extrêmement précieux. Outre plusieurs atlas et cartes géographiques anciennes, une collection d’estampes rassemble 12 000 pièces environ, les plus anciennes datant du XVIe siècle. Elles représentent aussi bien des sujets allégoriques et religieux que des paysages ou portraits de personnages illustres. L’iconographie locale est particulièrement bien représentée, depuis la collection des images populaires consacrées à l’affaire Fualdès, ce procureur du roi assassiné à Rodez en 1817 et dont le procès des assassins présumés fut largement suivi par la presse nationale, jusqu’aux dessins originaux de François-Alexandre Pernot (1793-1865) qui parcourut le Rouergue en 1836, en découvreur attentif de ses richesses architecturales, ou les eaux-fortes d’Eugène Viala et de Renaud de Vezins (1882-1932). À la fin du XIXe siècle, la photographie assure le relais et les collections de la Société permettent de rassembler environ 250 000 clichés en noir et blanc ou en couleurs, parmi lesquels ceux qui composaient la photothèque personnelle de Paul Noyrigat, de Louis Balsan, de l’abbé Émile Sudres, de Jean Dhombres ou de Jacques Pruvost.  Ces images, largement utilisées lors d’expositions ou les entreprises éditoriales, reflètent la richesse ethnographique et patrimoniale du Rouergue.

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Nombre de ces fonds – archives, manuscrits, imprimés, estampes ou photographies – ont fait l’objet d’inventaires détaillés.  Mais, d’ores et déjà, ces inventaires sont à la disposition des lecteurs, nombreux, qui viennent consulter ces documents et dont l’intérêt dépasse très largement le cadre aveyronnais.